lundi 20 décembre 2010

Fonds documentaire diaporama ASVAC


Fonds documentaire diaporama ASVAC


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  • Ancienne abbaye bénédictine de Saint-Genis-des-Fontaines   (source : albums photos de l'ASVAC)      

  • Ancienne abbaye bénédictine de Saint Genis des fontaines (source : Catherine HUSSENOT)
  • Les tribulations du Cloître de Saint-Genis-des-fontaines au XXe siècle.     
  • Abbaye Saint-Michel de Cuxa (source : Catherine HUSSENOT)



    https://lh5.googleusercontent.com/wfKm78wX9k7QeY8RUu2B9z3DWFggusvzAlNv8EPKsyNq=w276-h207-p-no

     En 878, une communauté religieuse établie à Eixalada en Cerdagne, chassée de son monastère par une inondation, se réfugie sur le site de Cuxa et construit une église consacrée en 974. Une soixantaine de moines s’activent à établir un réseau de communication et d’influence qui vaudra à l’abbaye un rayonnement culturel et spirituel européen. Elle attirera des personnages illustres comme Pierre Orséolo, Doge de Venise, Saint Romuald (fondateur des Camaldules) ou Gerbert d’Aurillac (futur pape Sylvestre II).
    L’abbé Oliba, grand bâtisseur, également abbé de Ripoll et évêque de Vic, est élu en 1008. Il transforme l’abbaye, promulgue la Trève de Dieu lors du synode de Toulouges le 16 mai 1027.
    Le déclin de l’abbaye commence dès le 12e siècle et s’accélère avec la commende. Le monastère devient français avec le traité des Pyrénées en 1659.
    La Révolution Française voit le démantèlement de l’abbaye. La toiture s’effondre en 1853 et le clocher nord tombe en 1838. En 1907, le cloître est totalement démantelé avec 32 colonnes et chapiteaux vendus par des antiquaires aux musées de New-York et de Philadelphie.
    Le monastère renaît en 1950 sous l’impulsion du violoncelliste Pablo Casals, réfugié en France pour fuir la dictature franquiste.
    L’abbaye est de nos jours, à nouveau occupée par une communauté de moines bénédictins dépendant de Montserrat.
  • Abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech   (source : Catherine HUSSENOT)




    Vers 778-780, un certain Castellanus venu d’Espagne fonde un monastère dédié à la Vierge. Le monastère se développe assez  rapidement à travers donations et protections.
    En 858, vraisemblablement des Normands mettent à sac le monastère.
    En 934, le monastère est reconstruit et l’église consacrée en 1046. Le monastère est alors rattaché à Cluny via Moissac.
    Le cloître gothique et d’autres bâtiments monastiques sont érigés entre 1261 et 1263 sous l’égide de l’abbé Raymond II Desbach.
    Le déclin de l’abbaye commence avec le XVe siècle.
    En 1789, il ne restait plus que six moines et avec la Révolution, l’abbatiale devient église paroissiale et les bâtiments monastiques utilisés à des fins diverses.
    La Sainte-Tombe  : sarcophage paléochrétien du VIe s. Elle aurait protégé les reliques des Saints Abdon et Sennen. La présence d'eau dans le sarcophage isolé du sol, est attestée depuis 1591 et toujours inexpliquée
    Au-dessus du sarcophage, se trouve le gisant de Guillaume Gaucelm, seigneur de Taillet, enterré le 10 avril 1211. Il aurait été guéri d'un cancer de la face grâce à l'eau miraculeuse de la Sainte Tombe. 
  •  Coustouges  (Coustouges et l'église Ste-Marie (XIIe s.)   (source : Catherine HUSSENOT)   


    Connaissez-vous Coustouges ? Le village de Coustouges (en catalan : Costoja) est situé dans le Vallespir à la frontière franco-espagnole.
    L’étymologie latine du nom : » custodia » indique que le village était un poste de garde, destiné à la surveillance des vallées de la Muga et du Riu Major, deux rivières situées au pied du village.
    Des  textes datant de  936 indiquent  qu’une certaine Rotruda avait cédé son alleu de Coustouges à la comtesse Ava de Cerdagne et à son fils Oliba. Ce dernier fait don de cet alleu à l’Abbaye Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech qui conservera la seigneurie de Coustouges jusqu’à la Révolution.
    Selon la légende, l’église aurait été construite par le pape Damase vers l’an 370 et détruite par les Sarrasins.
    L’église est mentionnée en 984 et reconstruite au XIIe siècle. Elle a été consacrée en 1142 par Udalgar, évêque d’Elne.
    Etant donné la situation frontalière de Coustouges, le clocher de l’église ressemble plutôt à un donjon fortifié aux dimensions impressionnantes : 5,90m., sur 5,10m.  et  23 m. de hauteur.
    On  peut admirer les superbes vantaux et serrure romans de la porte d’entrée du  sanctuaire.
    A l’intérieur, le portail du narthex, est  une pure merveille avec ses voussures en plein cintre richement orné de motifs floraux ou zoomorphes et le très élégant tympan. 
    La grille du chœur finement forgée date du XIIe s.
    Les rues de Coustouges sont caractérisées par des plaques bilingues français/catalan, faisant référence à des évènements propres au village.
    Visite à  recommander sans conditions.
     

  • Eglise de l'ancienne abbaye de Saint-André de Sorède  (*) (source : Catherine HUSSENOT)



    Vers l’an 800 une communauté bénédictine s’installe sur le site actuel de l’ancienne abbaye. Ceci est confirmé par un précepte de Louis le Pieux datant de 823.
    Plus tard, l’abbaye sera rattachée à Sainte-Marie de Lagrasse.
    Vers la fin du XIIIe siècle, l’abbaye avait déjà amorcé son déclin avec une population réduite à 8 moines.
    En 1592, l’abbaye est rattachée à Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech, et ce, jusqu’à la Révolution.
    Après la Révolution, l’abbatiale devient église paroissiale et les bâtiments monastiques détruits.
    (*) "Saint André" est quelquefois appelée à la catalane "Saint-André de Sorède", Sorède étant une ville voisine.
  • Eglise Saint-Etienne - Sant Esteve del Monestir   Visite virtuelle de l'église paroissiale St-Etienne (source : Catherine HUSSENOT)


  • Eglise Sainte-Marie de Corneilla-de-Conflent (XIe s.)   (source : Catherine HUSSENOT)

     Au XIe s. Corneilla de Conflent était la résidence d'été des comtes de Conflent-Cerdagne. L'église primitive fut construite en 1025 sous le règne de Guifred el Pelut, puis transformée au XIIe s. par une communauté de chanoines réguliers installés en 1097, sous le règne du comte Guillaume de Jorda.
    La collégiale tombera sous le régime de la commende et sera sécularisée en 1592 par le pape Clément VIII.
    Eglise paroissiale depuis la Révolution elle sera classées monument historique en 1840.
  • Eglise Sainte-Marie du Boulou     (source : Catherine HUSSENOT)

  • Ermitage Notre-Dame-de-Consolation - Collioure  (source : Catherine HUSSENOT)

    La première mention de Notre Dame de Consolation n'apparait qu'au XVe s. Selon la légende, une Vierge miraculeuse aurait été trouvée sur le site.
    En 1549, il est fait état d'un ermitage où, de 1582 à 1585, résidèrent des Observantins (Franciscains).
    Puis les ermites se succédèrent jusqu'au départ du dernier en 1850.
    Notre Dames de Consolation subira les tourments de la Révolution et sera fermée pendant cette période. Dès campagnes de restauration se succèderont au XIX et XXes.
  • Ermitage Saint-Marie de  VilarMila à Llupia    (source : Catherine HUSSENOT)

  • Monastère de Sant Pere de Rodes (IXe - XVIIIe s.) (Catalogne Sud, Province de Gérone)  (source : Catherine HUSSENOT)

    La présence d’une communauté monastique au IXe s. est attestée par des documents.  Il s’agissait d’une petite communauté dépendant  du monastère de St Esteve de Banyoles et du monastère de St-Polycarpe à Rasès dans l’Aude.
    Le monastère devient indépendant au Xe s. et connaît un accroissement important de ses possessions,   grâce à des dons d’un certain Tassi, propriétaire terrien du territoire de l’Empordà  et des comtes d’Empuriès-Roussillon.
    Le monastère va ainsi prospérer jusqu’à la fin du XIIIe s. Au XIVe siècle le monastère connaît une période de décadence importante que l’on peut attribuer à l’épidémie de peste noire  qui décime une partie de la communauté monastique et des paysans affectés au travail des terres, possessions du monastère.
    Au XVe s. la charge d’abbé reste plusieurs fois vacante, ce qui a contribué à un certain relâchement de la vie monastique.
    Au XVIe s. de nombreuses transformations architecturales sont entreprises en particulier le blanchiment général des murs et diverses constructions. Le monastère va alors susciter les convoitises et au vu de sa situation, subir des attaques de pirates.
    Ce qui va être fatal au monastère, ce sont surtout les guerres avec la France aux XVIIe et XVIIIe s. Au cours de la guerre de Succession d’Espagne, le duc de Noailles va s’emparer, entre autres, de la Bible de Rodès (maintenant conservée à la Bibliothèque Nationale de France), pièce considérée comme l’élément le plus précieux du monastère.
    Au XVIIIe s, les nombreux sacs et attaques vont contraindre les moines à abandonner les  lieux pour se réfugier en 1798 sur leur propriété de Vila Sacra et plus tard à Figueres.
    Commence ensuite le pillage : en 1810, on commence à fouiller les lieux à la recherche de pièces de valeur. Du milieu de XIXe s. jusqu’au début du XXe s, il est fait état du délabrement des lieux et de tout l’ensemble sans volonté véritable de restauration, restauration qui semblait d’ailleurs très improbable au vu des dégâts.
    Ce n’est pas avant 1930 que le site est déclaré monument historique et patrimoine national. Après l’interruption des restaurations dûe à la Guerre Civile espagnole, dès 1942 et jusqu’à la fin du XXe s., on fera en sorte de ne pas reconstruire mais sauvegarder et consolider les éléments en place afin de permettre la visite des lieux.
  • Monastère Santa Maria de Ripoll (XI siècle)   (source : Catherine HUSSENOT)

     
    Source :   Noëlle VIONNET  Juillet 2013    
     
    Cet ancien monastère bénédictin dont ci-après les grandes dates, monastère dont ne subsiste aujourd’hui que l’abbatiale et le cloître
    880 -  Fondation du monastère par Guifred le Velu
    888
    - Consécration de la première église.
    1008
    -  Oliba est nommé abbé des monastères de Ripoll et Cuixà. Il apporte des transformations à l’édifice d’origine avec l’ajout d’un chœur, de deux clochers  symétriques, et d’un transept avec dôme.
    1032
     -  Consécration de la nouvelle abbatiale.
    Au XIIe s.
      - Mise en place du portail représentant le Christ Pantocrator entouré des symboles des 4 Evangélistes, des passages de la vie de St-Paul et St-Pierre, des mois de l’année et des signes du Zodiaque.
    1428
     - Tremblement de terre en Catalogne – dégâts au niveau de la nef centrale et destruction de l’un des clochers.
    XIIe au XVIe s.
      -  Construction du cloître.
    XVe au XIXe s.  - 
    Période de difficultés marquée entre autres, par les invasions françaises, la guerre Carliste et en 1836, le désamortissement de Mendizàbal, ministre de la régente Marie- Christine  de Bourbon-Siciles, (en castillan « desamortización »). Processus de mise aux enchères publiques par le gouvernement espagnol de tout bien dit improductif ou terres, en majorité des biens détenus par l’Eglise et par la noblesse.
    1870 
     -  Premier projet de restauration sous l’égide de l’Académie des Beaux-Arts de  Barcelone par l’architecte Elies Rogent.
    1886
     - Projet définitif de restauration conduit par l’évêque Morgades
    1893
     -  Travaux de restauration terminés le 1er juillet.
  • Monestir del Camp - Passa (Pyrénées Orientales)   Diaporama sur le Prieuré (source : Catherine HUSSENOT)

    Ancien établissement augustin datant de la fin du XIe s. Le monastère sera sécularisé en 1592. A la Révolution, il sera utilisé comme hôpital militaire.
    Il deviendra ensuite au XIXe s. propriété de François Jaubert de Passa (1785 Céret-1856 Passa). Ingénieur hydraulicien, homme d'une très grande culture, il aura toujours su faire profiter sa région natale de ses découvertes surtout en termes d'utilisation de l'eau et autres techniques agricoles.
    Il fut l'ami de Prosper Mérimée et reçut ce dernier en 1834 à Passa.

  • Quelques peintures murales dans les Pyrénées-Orientales ..  (source : Catherine HUSSENOT)






    Quelques peintures murales dans les Pyrénées-Orientales
    L'ensemble de peintures murales le mieux conservé de par son importance et son état de conservation, se trouve en l'église St-Martin de Fenollar sur la route du Perthus. Malheureusement, il n'est pas possible de les photographier.
    La visite de ce site est vivement recommandée.
    A voir également, à proximité, l'église Ste-Marie de la Cluse Haute pour ses peintures murales qui sembleraient avoir été exécutées par le même atelier ayant oeuvré à St-Martin de Fenollar.
  • Sant Quirze de Colera   (source : Catherine HUSSENOT)

    Découvrez un monastère situé dans l'Alt Empordà, région ravagée par le feu qui s'est déclenché ce week-end. J'ai eu la chance de me rendre sur le site ce vendredi  et je me demande ce que doit être maintenant le paysage, certainement de désolation...
    Ce monastère lui aussi carolingien et en cours de restauration, est en étroite relation avec l'abbaye de St Genis des-Fontaines.
    Il abrite le cloître le plus ancien d'Europe, exemple le plus archaÎque de galerie claustrale avec ses colonnes et chapiteaux.
  • Sortie "Cluses -Panissars" de l'ASVAC du 9 juin 2012 :
    • Sur la voie Domitia : La voie Domitia, les Cluses, Le trophée de Pompée, le site de Panissars 
      (source : Catherine HUSSENOT)

         


      La Voie Domitia doit son nom au proconsul Domitius Ahenobarbus,  qui de 121 à 117 av. J.-C., organisa les territoires situés entre le Rhône et les Pyrénées. C'est vraisemblablement Pompée, lors de ses campagnes en Hispanie, qui entre 76 et 71,  fut à l'origine du passage de la Voie au col de Panissars.  A l'origine, pour le passage des Pyrénées, la voie suivait l'itinéraire côtier entre Collioure et Empuries.
      Les Cluses Une fois passés les thermes du Boulou, on peut voir les ruines des deux forts romains,  qui s'élèvent de part et d'autre de la RD 900 en direction du Perthus : le Castell dels Moros et le fort de la Cluse Haute.
      Le trophée de Pompée au col de Panissars  était un monument de victoire élevé sur un champ de bataille et sur lequel les vainqueurs exposaient les armes des vaincus.
      Les Grecs sont à l'origine de ce rite militaire qui date du VIe s. avant notre ère.
      Le trophée de Pompée sur le site de Panissars, le plus ancien trophée retrouvé dans le monde romain, marquait la frontière entre Gaule et Hispanie.
      Le site de Panissars fut dès le début du Ve s., utilisé comme carrière. Entièrement  dépouillé de tous ses blocs au XIe s., il servira de fondation à une église puis à un  prieuré  bénédictin dédié à Ste-Marie.
      Les guerres franco-espagnoles des XVe, XVIe et XVIIe s. virent la ruine du prieuré.
      Au moment de la signature du traité des Pyrénées en 1659, le site fut mis en carrière et servit à la construction du fort de Bellegarde au Perthus.  
    • Eglise Sainte-Marie de la Cluse Haute      (source : Catherine HUSSENOT)



       
      Sa construction remonterait au début du XIe s. Tout d’abord consacrée à la Vierge, l’église est placée au XIVe sous le vocable de St-Nazaire. La façade présente un clocher-mur et deux baies géminées  séparées par une colonne avec un chapiteau orné d’entrelacs que l’on peut qualifier de carolingiens.  Devant le portail, une arche  indique la présence d’un ancien porche. L’intérieur est remarquable pour ses fragments de fresques bien conservés, dont une représentation du Christ en Majesté. Ces fresques pourraient être datées du XIIe s.
  • Sur les pas du Maître de Cabestany  (source : Catherine HUSSENOT)


    Quelques oeuvres du Maître de Cabestany dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude.
  • Toulouges   (source : Catherine HUSSENOT)


    La plaine de Toulouges a été le lieu d'une série de conciles, dits "conciles de paix"
    , car ils prenaient la place dans le mouvement de la Trève de Dieu. (Pau i Treva de Deu).
  •  
  • Chapiteaux romans en Catalogne Nord   (source : Catherine HUSSENOT)

    https://lh6.googleusercontent.com/-xwbHff2isi0/Un9LJE06SgI/AAAAAAAAQEY/pk_bSJjkzuo/s1600/Blogchapiteauxromans.jpg


    Quelques chapiteaux romans en Catalogne Nord



Nous vous invitons à consulter :
  • les articles, diaporamas et photos commentés de Catherine HUSSENOT sur son blog :  vivreencatalogne et  
  • les diaporamas de Catherine HUSSENOT sur son site :  galerie ekaterina    

mercredi 15 décembre 2010

Diaporama et vidéo

  • Vidéo sur le Cloître de Saint-Genis-des-Fontaines
    source : Catherine HUSSENOT

    Une abbaye bénédictine au passé agité, d'origine carolingienne. C'est l'une des plus anciennes implantées en Roussillon, célèbre entre autre pour  son linteau, et son cloître.

L'Abbaye de Saint-Genis-des-Fontaines : 3/ Le linteau






Table des matières
 



    * LE LINTEAU DE L'ANCIENNE ABBATIALE BENEDICTINE CAROLINGIENNE DE SAINT-GENIS-DES-FONTAINES

        ** LA DATATION  : Un élément important.

        ** COMPOSITION 

        ** STYLE ET TECHNIQUE  

    * LA MANDORLE

        ** LINTEAU  OU RETABLE ?




+ ANNO VIDESIMO QVARTO RENNA(N)TE ROT BERTO REGE WILIELMUS GRA(TIA) DEI
ABA 
ISTA OPERA FIERI IVSSIT IN ONORE S(AN)C(T)I GENE SII CENOBII QVE VOCANT FONTANAS 





* LE LINTEAU DE L'ANCIENNE ABBATIALE BENEDICTINE CAROLINGIENNE DE SAINT-GENIS-DES-FONTAINES  

            Une œuvre en marbre blanc parfaitement datée 1019-1020 posée en linteau dans une façade retravaillée au milieu du XII ème siècle d'une église abbatiale en même temps que se réalise son voûtement ainsi que la reconstruction de l'abside principale et qui vaudra la nouvelle consécration de 1153.  Eglise de l'un des premiers monastères carolingiens implantés en Roussillon avec Sainte-Marie d'Arles sur Tech et Saint-André de Sureda. Monastères qui connurent des premiers siècles d'existence mouvementés et des phases successives de construction ou reconstruction, causes notamment d'un important questionnement sur l'origine de ce linteau comme de son jumeau de Saint André de Sureda.


** LA DATATION  : Un élément important.

   A ce titre il figure dans tous les manuels et ouvrages spécifiques traitant de cette période et le fait connaître dans le monde entier. La datation est inscrite dans la pierre à la gloire manifestement du commanditaire de l'oeuvre et du monarque régnant puisque référence il y a, et ceci n'est pas sans intérêt.

           + ANNO VIDESIMO QVARTO RENNA(N)TE ROT BERTO REGE WILIELMUS GRA(TIA) DEI ABA 
            ISTA OPERA FIERI IVSSIT IN ONORE S(AN)C(T)I GENE SII CENOBII QVE VOCANT FONTANAS

   Deux lignes placées sous la bordure de part et d'autre de la mandorle qui coupe les noms du monarque et du saint patron du monastère que l'on peut traduire ainsi : 

          «La vingt quatrième année du règne du roi Robert, Guillaume abbé par la grâce de Dieu ordonna la réalisation de ces œuvres en l'honneur de Saint Genis au monastère qu'on appelle des fontaines»

   Robert, fils d'Hugues Capet monte sur le trône à la mort de son père (auquel il était déjà associé) en 996. La 24 ème année nous donne donc une fourchette comprise entre le 24 octobre 1019 et le 24 octobre 1020. La référence de l'abbé Guillaume – dont on ne sait rien – au roi Robert n'est certainement pas un hasard. Robert le Pieux est considéré comme le premier roi thaumaturge, très impliqué dans le développement de la vie religieuse dans son royaume (malgré des excommunications liées aux « aléas » de sa vie maritale!) va combattre les premières déviances « hérétiques » qui vont marquer la deuxième partie du Moyen Age déjà perceptible avant 1019 et dénoncées par Adhémar de Chabannes. La destination de l'oeuvre « SANCTI GENESII CENOBII » tout aussi clairement indiquée.
   On peut s'étonner de la référence au roi Robert à une époque ou les Comtes « catalans » ont cessé de se sentir lier à la monarchie franque depuis que celle ci n'a pas répondu aux appels au secours lancés lors des raids d'Al Mansour notamment au moment de la prise et du pillage de Barcelone.

** COMPOSITION 


   Il s'agit d'une pierre en marbre blanc de 2,21 m sur 0,70 m et environ 0,18 m d'épaisseur. Un rinceau de palmettes au rendu délicat entoure une scène centrale surmontée par l'inscription – datation – que nous venons de présenter .
   Une mandorle centrale double renfermant un Christ bénissant assis sur la courbure intérieure, les pieds sur un « tabouret » dans la partie inférieure. Cette mandorle est soutenue par deux anges qui semblent la porter.
   De part et d'autre trois personnages sous arcades, nimbés sont certainement des apôtres. Les nimbes étant presque confondus avec les arcades outrepassées. On peut imaginer que le premier à la droite du Christ, se tenant la joue, soit Pierre. Le deuxième à sa gauche, chauve et barbu, serait Paul. Entre Paul et le Christ le visage jeune pourrait être Jean. Tout cela reste des suppositions. Ils obéissent, selon la définition qu'en a donné Henri Focillon, à la fameuse « loi du cadre » : les figures et les personnages sont contraints par la structure déterminée du cadre au départ. Les têtes dans les arcatures outrepassées, les épaules qui tombent parallèlement aux bordures des chapiteaux, les pieds et le bas des tuniques resserrés entre les bases des colonnes. Cette contrainte s'impose de la même manière aux deux anges qui portent la mandorle.
   Peter Klein et Géraldine Mallet ont constaté à juste titre que malgré une apparence uniforme leur traitement est très soigné et les attitudes ainsi que les représentations très diversifiées. Le caractère relativement simple de la figuration des personnages forment quand même un réel contraste avec l'élégante perfection du rinceau de palmettes de l'encadrement.


** STYLE ET TECHNIQUE


   Le réalisateur de cette œuvre n'est connu que sous l'appellation  de « Maître de       Saint Genis. Il réalise à la même époque la fenêtre de Saint André de Sureda. Le linteau de cette même abbatiale est d'une autre main peut-être moins habile mais plus avancé dans sa conception.
   Tous les spécialistes s'accordent à reconnaître une influence hispano-wisigothique qualifiée également de mozarabe pour les arcatures outrepassées ou la qualité de la taille. D'aucuns ont vu une certaine parenté entre le rinceau de palmettes ( celui-ci ou d'autres rinceaux romans) avec quelques fragments provenant de Madinât al-Zahra, le grand et magnifique palais califal des environs de Cordoue construit entre 939 et 976 et totalement détruit quelques décades plus tard mais qui a marqué les esprits.
   Ils s'accordent à reconnaître également l'originalité de l'utilisation et du travail du marbre blanc à l'image des ivoires comme le parallélisme fait par Durliat avec le fameux ivoire ottonien d'Essen du début XI ème siècle (donc de la même période) notamment pour les motifs perlés.
   Comparaison également avec la travail des enlumineurs et surtout celui des orfèvres d'un certain nombre de devants d'autels connus par les textes mais disparus. Devant d'autel – antependium – à l'origine en tissu ou en bois travaillé par la méthode du « gesso » puis peint.
   Comparaison a également été faite avec des retables présentant les mêmes caractéristiques que le linteau, notamment des retables scandinaves.
   Tout ceci a été à l'origine de controverses importantes quant à l'emplacement originel des linteaux de Saint Genis et de Saint André. Nous y reviendrons plus tard.
   Une autre influence , majeure, a été celle des ateliers de marbriers de Narbonne, connus notamment pour la production des tables d'autels.
   Mais l'élément le plus important en ce début du XI ème est l'évolution qui se fait jour dans ces prémices de la réapparition de la sculpture  monumentale. C'est qu'à la gravure linéaire en creux héritée du travail d'orfèvrerie se développe une autre technique, s'ajoute une taille différente parfaitement déterminée sur ce linteau de Saint Genis, tant sur le rinceau ou les ailes des anges que pour les plis des manches des apôtres, surtout au niveau des épaules, ou  le vêtement du Christ au niveau des genoux.
   C 'est l'apparition du creux en gouttière, de la taille en « plis repassés » (selon une expression couramment utilisée), la taille en biseau. C'est là un élément important car cette taille est liée au travail du bois ou de la pierre et non à celui du métal. Cette nouvelle technique permet dans un ensemble sculpté en méplat très peu prononcé ( quelques millimètres) d'introduire un jeu d'ombres et de lumière qui développe le rendu de relief.


* LA MANDORLE


           

Elément central du linteau, il est celui qui attire les regards. Est-ce bien étonnant ? C'est l'objectif majeur.
   Les mandorles – ou leurs variantes : auréole, gloire, clipeus ou couronne végétale – sont utilisées depuis très longtemps, dès l'antiquité. Peter Klein l'a parfaitement montré. La forme se fige géométriquement à l'époque romane. C'est la signe désormais des apparitions divines marquant la qualité sacrée et céleste du personnage qu'elle met en valeur. Forme et nom issus de la « mandorla » italienne : l'amande. Elle va servir à exprimer la majesté du Christ-Roi. La mandorle devient lumière c'est le passage nous dit-il du « Sol Invictus » au « Sol Salutis ».
   La forme particulière de la mandorle de Saint Genis en « 8 », formant une double courbe, est d'inspiration carolingienne. L'espace supérieur représentant le monde céleste eu dessus du monde terrestre. Le Christ en « Maiestas Domini » est assis sur la courbe intermédiaire déterminant un espace quasi circulaire, ce qui est assez particulier. C'est l'ensemble qui forme la mandorle et on peut donc y voir trois espaces. Un rapprochement a été fait avec la chapelle de la Trinité de Saint Michel de Cuxa, réalisée vers 1030 par Oliba, ou trois espaces circulaires s'inscrivent également dans la structure au sol. Ce serait la première représentation graphique de la Trinité en « Trône de la Grâce ». Et si cette première représentation se rencontrait à Saint Genis ?
            Peter Klein va au delà des analyses de Marcel Durliat et Mireille Mentré qui voyaient une simple « Maiestas Domini ». Les deux anges soutenant la mandorle sont en train de voler. Nous avons donc à faire à une Ascension. L'Alpha et l'Omega de part et d'autre du Christ : « Je suis l'Alpha et l'Omega, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin » (Apc XXII, 13) indique également une Parousie. La main de Pierre sur sa joue à la droite du Christ indiquant sa tristesse de le voir partir mais le retour est annoncé. Si Peter Klein n'est pas entièrement convaincu, il admet cependant les connotations eschatologiques par ailleurs bien visibles à Saint André de Sureda avec les séraphins sonneurs de trompettes.
   Un pas est franchi par Alessia Trivellone lors d'une récente communication à un colloque de Fanjeaux qui le considère comme pouvant être également un jugement dernier.


** LINTEAU  OU RETABLE ?

   Ce linteau est-il à sa place originelle ? Tel est la grande question !
   Pierre Ponsich avait développé l'idée d'un réemploi au XII ème siècle d'un retable ou d'un antependium en linteau. Il y voyait donc un ornement d'intérieur, d'autel en particulier, transplanté en façade. Il s'appuyait pour cela sur des anomalies de positionnement et des feuillures au dos du marbre. Tout en reconnaissant que la non existence de retable-prédelle à une époque aussi haute posait problème. Est-ce donc le linteau qui aurait servi de modèle ?
   Marcel Durliat qui au départ développait la même idée que Pierre Ponsich en était revenu à une autre conception et après lui Peter Klein. D'autres chercheurs ont depuis travaillé sur les façades d'églises, le rôle de la porte et la place de l'église dans le temporel. La conception qui semble s'imposer maintenant est qu'il s'agit bien d'oeuvres destinées à constituer un décor de façade en développant le rôle de l'iconographie. Le Christ de l'Apocalypse qui trône au dessus de la porte est « l'affirmation d'un programme monumental sculpté ». Henri Focillon déjà avait exprimé l'idée que la sculpture romane monumentale se développe d'abord par le bas-relief qui détermine un « espace-limite » et que la clé de la sculpture  est dans l'architecture.
   Les apôtres du linteau de Saint Genis comme ceux de son voisin de Saint André s'adapte à l'arcature qui est une architecture fictive. L'idée sera reprise par la suite.
   Le rôle de la porte, dont le positionnement dans l'axe de la nef se généralise est de plus en plus affirmé et important. Les éléments qui l'entourent y jouent un rôle capital.

            «Je suis la Porte où entrent les brebis.
              Je suis la Porte. Si quelqu'un entre par moi il sera sauvé. » (Jean 10-VII, IX)

   La porte est donc un élément symbolique. Elle est différenciée du mur et les matériaux sont plus soignés. C'est le passage entre deux éléments : du monde terrestre vers la Jérusalem céleste et c'est donc un seuil qu'il faut franchir. C'est un élément d'autant plus important qu'il fait l'objet d'un rite et d'une consécration particulière.
   Dans sa communication au colloque de Fanjeaux sur les lieux sacrés et l'espace ecclésial Alessia Trivellone met l'accent sur cette notion de limite, sur les relations qui se développent fin X ème début XI ème entre l'intérieur et l'extérieur de l'édifice-église et  l'extension du sacré. Elle s'intéresse donc à la place et au rôle de l'édifice dans l'espace temporel commun à cette époque. Epoque qui est celle du développement de la Paix et Trêve de Dieu largement impulsé par Oliba, de l'installation des sauvetés que nous connaissons par les travaux de Bonnassie sur les sagreres catalanes ou d'Aymat Catafau sur les celleres roussillonnaises.
   L'église n'est plus seulement un espace intérieur, le « sacré » déjà passé de l'autel à l'édifice  va gagner l'extérieur et dès lors la façade, la Porte qui s'y inscrit et les éléments iconographiques qui   la composent prennent une importance considérable.
   C'est à partir du début XI ème, avec la mise en place de l'aire d'asile et de la sacralité des 30 pas que l'habitat, après le cimetière va commencer à s'agglomérer. Evidemment, le pouvoir de l'Eglise- Institution s'y renforce puisque les lois laïques ne s'y appliquent logiquement pas. Pour Alessia Trivellone c'est à ce moment que se développe donc une façade en cohérence avec la place nouvelle de l'église en tant qu'espace et de l'Eglise - assemblée du peuple de Dieu – dans le cheminement des fidèles vers cette Jérusalem céleste. Cohérence que nous continuerons à observer dans les périodes suivantes. L'existence par exemple des corbeaux qui au XII ème siècle porteront un auvent protecteur sont à l'évidence des représentations d'images apotropaïques, à la fois protectrices et opposées aux forces du mal. De même la mise en place de plaques funéraires au
XIII ème et début XIV ème de part et d'autre de la porte sous la protection du Christ bénissant ou Christ-juge. Faut-il rappeler également que c'est le moment où le théâtre va commencer à faire sa réapparition, que le scène va être le parvis des églises jusqu'à la grande époque des mystères ?
            Le Christ bénissant dans sa mandorle, au dessus de ce passage, à la fois Maiestas Domini et Ascension, entouré de l'Alpha et l'Omega qui traditionnellement font référence à son retour et son règne à la fin des temps donc à la seconde Parousie peut logiquement apparaître comme le Christ-juge. Justice divine devant le parvis où traditionnellement se déroule également l'administration de la justice terrestre.
            Ce linteau est en parfaite cohérence avec le développement ecclésial et celui de la société de l'époque. Il est donc , logiquement, parfaitement à sa place dès le départ. Xavier Barral i Altet avait quelque temps auparavant déjà expliqué que l'iconographie qui s'installe sur la façade en ce début XI ème siècle et qui se généralisera à partir de la fin du  siècle se retrouve plus au Nord de l'Europe par exemple dans les panneaux sculptés des deux vantaux de bronze de Saint Michel d'Hildesheim datant de 1015 (donc légèrement antérieur au linteau de Saint Genis) commandés par l'évêque Bernward que célèbre une inscription qui le nomme sur cette porte et qui, comme à Saint Genis est destinée à être vue de l'extérieur par l'assemblée des Chrétiens.

            Cette grande question de la place originelle de cette œuvre, posée et débattue dès le milieu du XXème siècle et qui semble maintenant trouver une réponse (Est-elle définitive?) est importante car  à travers elle c'est la datation de l'avènement de la sculpture monumentale dans l'Art Roman d'Occident qui est posée.
   Quoiqu'il en soit c'est une œuvre magnifique à laquelle il faut (il faudrait!) accorder le plus grand soin.
            Une œuvre maintenant millénaire...